Gestion du territoire Etudier l’impact des haies sur l’environnement et les pratiques agricoles
La Chambre d’agriculture de la Somme a mis en place un programme de suivi des haies et bandes enherbées implantées sur les terres du Gie des Beaux Jours à Marcelcave (80). Objectif : étudier l’impact des haies sur les pratiques agricoles, la biodiversité et le paysage. Après 3 ans, les premiers résultats sont encourageants.
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(© B.N., Terre-net) |
Le Gie des Beaux Jours est à l’initiative de l’implantation de 13km de haies sur une zone de plaine de grandes cultures. Un projet qu’a décidé de suivre la chambre d’agriculture de la Somme. A travers ce suivi agro-environnemental, la chambre espère mesurer l’effet d’un réseau de haies sur les pratiques agricoles, la biodiversité et le paysage mais aussi acquérir des références sur le sujet. « Nous pensions que ça pouvait être intéressant de faire un suivi de ce programme de plantation pour ensuite pouvoir vulgariser les résultats. » explique Yannick Decoster de la chambre d’agriculture de la Somme.
Le suivi de la croissance des haies assuré par le Crpf (centre régionale de la propriété forestière) montre un taux de reprise des plants de 95%, un chiffre légèrement supérieur à la moyenne dans ce type de secteur. La vitesse de croissance des plants est moyenne à rapide avec un accroissement de 36cm par an en moyenne pour les arbres de bourrage et 39cm pour les arbres de haut jet. La pression du gibier se fait sentir avec des dégâts de lièvres et de chevreuils.
Mettre en oeuvre un suivi sur 10 ans
« Pour l’aspect agronomie, nous avons choisi deux cultures, le blé et les pommes de terre, et nous étudions les critères de rendement. Ils sont évalués tous les 2 ans, une année en blé et une année en pomme de terre. Le suivi a été mis en place en 2003, nous avons donc 2 années de référence en blé et une année en pommes de terre. Nous espérons mettre en œuvre ce suivi sur plus de 10 ans. » détaille Yannick Decoster Pour l’instant, les résultats montrent une grande homogénéité au sein d’une même parcelle et entre des parcelles voisines.
C’est François Crépin de la Fédération des Chasseurs qui s’est intéressé à l’effet des haies sur la faune : « Les deux espèces qui nous intéressent le plus sont la perdrix grise et le lièvre. Les haies peuvent créer un refuge, un nouveau site de reproduction et d’alimentation grâce aux insectes pour la perdrix grise. Pour l’instant, les résultats montrent des densités équivalentes à ce qu’on trouve sur le secteur mais les haies sont récentes. Les populations de lièvres ont chuté à cause de maladie dans le département.» remarque François Crépin. L’impact sur les chevreuils, lui est bien visibles : « Le chevreuil apparaît très nettement. Nous commençons à voir des frottis dans les haies qui correspondent à des marquages de territoire par des brocards. Nous risquons de voir se développer des populations de chevreuils qui se fixent sur les linéaires de haies et restent sur de petits territoires. »
Yannick Decoster précise qu’il est important de regarder ces résultats avec précautions, puisqu’ils ne reflètent que les 3 premières années de suivi : « Nous espérons mettre en œuvre ce suivi sur plus de 10 ans. »
Pour en savoir plus sur le programme de plantation de haies du Gie des Beaux Jours : |
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